L’ÉMERAUDE

Les émeraudes appartiennent à la famille des minéraux connue sous le nom de béryl. 

Plusieurs variétés différentes du minéral existent, l’aigue-marine, la morganite et l’héliodore, mais l’émeraude est la plus prisée et la plus précieuse. Une combinaison rare de conditions géologiques et géochimiques inhabituelles est requise pour leur formation. Le béryllium, essentiel à la cristallisation du béryl, est l’un des éléments les plus rares de la croûte terrestre et doit être remonté à la surface par des pegmatites qui, à leur tour doivent entrer en contact avec des roches contenant du chrome et du vanadium pour atteindre la couleur désirée.

Ceci, couplé à des exigences de température, de pression et de teneur en fluide encore plus spécifiques, rend les émeraudes extrêmement rares et remarquablement incroyables.

pierre émeraudes

L’HISTOIRE DE L’ÉMERAUDE

Depuis plus de 4000 ans l’Émeraude fascine les différentes cultures du monde !

Les anciens l’appréciaient comme pierre symbolisant l’amour, la renaissance et la jeunesse éternelle. L’étymologie la plus récente de son nom vient de smaragdus qui signifie “cœur de pierre” mais on pense que ce mot latin est lui-même issu d’un mot plus ancien, sanskrit ou perse.

La pierre est en effet connue depuis l’Antiquité la plus lointaine. On retrouve sa trace dès 3000 ans avant notre ère dans des textes égyptiens qui mentionnent leur extraction des mines de Djebel Zabarah. Bijoux d’exception pendant des siècles, la pierre aurait été si appréciée par Cléopâtre que le gisement aurait alors reçu le nom de la grande reine.
De leur côté, les Babyloniens, 2000 ans avant notre ère, utilisaient l’émeraude comme monnaie.

Les Romains connaissaient l’émeraude, qu’ils faisaient venir du gisement d’Habachtal, dans l’Autriche actuelle. L’empereur Néron en aurait utilisé une lame taillée comme instrument optique afin dit-on, de corriger sa myopie et Pline, dans son Histoire naturelle, évoque son incomparable capacité à recréer la vue par l’apaisement que procure ses nuances vertes. «Ni le soleil, ni l’ombre, ni les lumières, rien ne les change; elles ont toujours un éclat modéré; elles laissent pénétrer le regard, transmettant facilement, pour leur épaisseur, la lumière…» (Livre XXVI)

Les Moghols d’Inde aimaient tant les émeraudes qu’ils gravaient dessus leurs textes sacrés et les portaient sur eux comme talisman.
Au XVIe siècle, les conquistadors espagnols mirent à jour, en Colombie, les gisements intacts de Chivor et Muzo. À la fin du XVIIe siècle, on découvre le Grand Moghol, une gemme de plus de 217 carats, décorée de motifs religieux.

Les émeraudes totalement pures sont extrêmement rares, raison pour laquelle certaines inclusions sont tolérées.

Ces inclusions, appelées aussi jardins, sont comme une empreinte digitale, donnant à chacune d’elles une personnalité distincte.
Pour les gemmologues, il est toujours fascinant de voyager dans l’univers onirique que leur offre cette gemme.

LES PAYS PRODUCTEURS

Jusqu’à la fin du Moyen Age, les émeraudes étaient extraites en Égypte et au Pakistan.

Aujourd’hui, les principales sources de cette pierre à la couleur incomparable se situent en Colombie, en Zambie, au Brésil, en Afghanistan, au Pakistan, au Zimbabwe, en Éthiopie, en Russie, en Tanzanie et à Madagascar.

LES GISEMENTS DE L’ÉMERAUDE

Les gisements à Mica

Inclusions Amphiboles: fibre de Termolite, fibre d’Actinote, Jardin de l’émeraude et lacunes cristalline

  • Les Gisements Granitiques

Un magma granitique remonte vers la surface de la terre et rencontre une serpentine issue de la transformation d’une roche du manteau riche en magnésium, fer, chrome et vanadium.
On les retrouve au Brésil, en Zambie, au Zimbabwe, à Madagascar, au Pakistan, en Australie et en Russie.

  • Les Gisements associés à des accidents tectoniques profonds

Des failles profondes permettent la mise en circulation de fluide contenant du béryllium au travers de roches basiques, notamment les schistes à talc.
On les retrouve à Umn Kabo (Égypte), à Lanapera (Madagascar), au Pakistan et au Brésil.

  • Les Gisements issus du métamorphisme régional

Ils résultent de la transformation chimique des roches à l’état solide, due à l’élévation de la température et de la pression. Les émeraudes cristallisent dans les schistes moscovites et grenats qui se forment au contact des roches basiques (serpentines) et de roches volcaniques acides.
On les retrouve en Autriche, en Égypte, en Australie et en Afrique du sud.

Les gisements sédimentaires calcaires

Inclusions: de Calcite, de Pyrite et d’Albite.

Dans les gisements Colombien de Chivor, Muzo et Coscuez, les roches poreuses de Chrome et de Bérylium sont des roches sédimentaires issues du démantèlement des roches de surface dont certaines contenaient du Chrome et d’autres du Bérylium.
Les roches poreuses sont des schistes noirs constitués principalement d’argile riche en matière carbonées.
Les Émeraudes de ce gisement sont les plus pures et les plus limpides.

Le Vanadium est un élément chimique qui peut être présent dans la composition de l’Émeraude. Celui-ci lui donne une pointe de bleu très appréciée.

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